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Les chroniques du Net de Stephane koch

[Chronique écrite le, 30 octobre 2019, pour Cybercoachs et Le Nouvelliste] À chaque nouveau drame, propos haineux, ou diffusion de fausse information, on a tendance à mettre en cause la technologie, respectivement les GAFAM (Facebook, Google et consorts). Dans le cas de la tuerie à Christchurch – qui avait été filmée en direct par son auteur – le premier signalement fait à Facebook est arrivé 29 minutes après le début de la vidéo, soit 12 minutes après la fin du direct. Ce drame a débouché sur « l’Appel de Christchurch / www.appeldechristchurch.com», qui pointait principalement sur la responsabilité des plateformes en ligne… Il est en effet important de plus responsabiliser ces plateformes, mais il faut aussi être conscient que ce que l’on voit sur le net, est le reflet de nos comportements dans le monde physique.

Les réseaux sociaux induisent et permettent une expression non filtrée et directe de l’émotionnel. Parfois prises en otage par une minorité d’individus, ces plateformes sont instrumentalisées pour donner corps à la rumeur, propager et amplifier de fausses informations et des théories du complot… transformant, de fait, ce fantastique « connecteur social » en un outil de propagation de la haine et du rejet de « la » différence, une sorte de caisse de résonance à toutes les formes de discrimination…

Mais, pour pouvoir exister, ces différentes formes de dérives ont besoin d’être nourries et relayées. Que l’on critique (commente) ou que l’on soutienne (like ou partage) ce que l’on voit s’afficher sur nos plateformes sociales, on y apporte une forme de contribution et d’amplification. Il est donc important de se questionner sur notre part de responsabilité et notre participation à ces mouvements de foule numériques, alors que l’on a aussi le moyen d’aider à les stopper d’un simple clic… Faire preuve de civisme à l’ère du numérique, n’a rien de virtuel… Souvent, on entend dire que les réseaux sociaux sont « inhumains »… mais ne devrait-on pas plutôt se poser la question sur la part d’humanité que l’on met dans l’utilisation de ces espaces numériques..?

S’éduquer aux médias et à l’information, développer un esprit critique, aiguiser son sens du discernement, savoir gérer ses émotions, sont des enjeux fondamentaux de la transformation numérique de notre société. Et à ce titre, l’école joue un rôle central et prépondérant.

Stéphane Koch

[Chronique du 26.02.2020, pour Cybercoachs et Le Nouvelliste] Les influenceurs, la chosification des corps à travers la publicité ou la télé-réalité, mais aussi les images retouchées, peuvent avoir un fort impact sur la santé mentale des adolescents. Il est devenu nécessaire de savoir « décrypter » ces modes de communication et de transformation numérique des contenus, afin de les aider à développer une distance critique par rapport aux contenus auxquels ils accèdent. Leur permettre de comprendre comment la construction de leur identité peut être affectée par les différentes formes d’injonctions, qu’elle soit celles liées à l’esthétique, l’alimentation, ou encore la manière de se représenter dans notre société…

En fin de compte, les réseaux sociaux ne sont-ils pas juste un miroir sociologique des errances identitaires des ados, ou pire… un système qui, insidieusement, ancre dans leurs esprits l’idée d’une société pétrie de ces stéréotypes contre lesquels on se bat au quotidien, dans l’éducation, entre autres ? L’idée d’une existence où il est nécessaire de scénariser et idéaliser sa vie à coup de selfies, de « likes », et d’une représentation de soi sublimée à grand renfort de « filtres » ? Pour les adolescents (et préadolescents), il n’est pas simple de comprendre le lien entre la relation à l’image et la relation à la « construction de soi » dans les diverses façons de se représenter dans le monde numérique… que cela soit à travers les mises en scène de ces vies incroyables et pleines de bonheur que l’on observe sur les réseaux sociaux, ou aux images à « l’esthétique parfaite » postées sur Instagram ou Snapchat… il ne leur sera pas toujours facile de définir quelle est la part de vérité, et quelle est la part de « fiction ».

Comment « être » et « exister » au milieu de ce foisonnement de proposition d’identités, dont le caractère commercial et aguicheur va exclure de facto leur propre identité. Il est donc primordial de les accompagner dans cette démarche.  

L’éducation aux médias et à l’information ne doit pas se réduire à la détection des fake news, il doit aussi, et avant tout, être un outil de développement de l’esprit critique et de l’aptitude au discernement.

Stéphane Koch

Vous adorez vos enfants… Mais parfois, vous êtes trop fatigué pour faire la lecture à votre chérubin, Ou vous avez envie de passer une soirée romantique avec votre conjoint ; aller au cinéma ou au restaurant…  Vous me direz qu’il suffit d’engager une baby-sitter ! Mais faut-il déjà en trouver une de disponible, et de confiance de surcroît… Et vous savez combien il est difficile de trouver du personnel qualifié de nos jours…

Pas de soucis, j’ai la solution à votre problème : Achetez un robot ! Les nouvelles générations de baby-sitters électroniques intègrent des systèmes de reconnaissance faciale et vocale, des caméras et la détection des mouvements. Ces cyber-nounous peuvent aussi lire, écouter et interagir avec l’enfant de manière autonome… C’est en tout cas ce que clame le fabriquant du "Hello Kitty Robot". Il dit aussi que son robot est parfait pour les personnes qui n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à leurs enfants !!! Un autre avantage de ces robots, vous pouvez laisser Monsieur seul avec la baby-sitter sans aucune arrière pensée…

Il y aurait actuellement près de 6 millions de robots personnels en service. Ce chiffre devrait doubler d’ici à 2011. Rien qu’en Corée du Sud et au Japon ont trouve 14 entreprises ayant développé des robots capables de s’occuper et d’accompagner des enfants. C’est son doute ce qui a poussé ce professeur en intelligence artificielle et robotique, l’Université de Sheffield en Angleterre à demander dans la revue américaine « Science » – la création d’un code international d’éthique sur le développement et l’usage de la robotique.

En effet, quelle place allons-nous accorder aux robots dans notre futur ? Bien que la question puisse sembler insolite, il est utile de la poser dès maintenant, non seulement parce que le robot est avant tout une création humaine, mais aussi pour éviter que ça soit le robot lui-même qui nous pose des questions existentielles…

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