[Colloque cantonal de promotion de la santé du Canton de Neuchâtel, le 2 décembre 2021: « Promouvoir la santé de la recherche au terrain » | Texte de présentation de mon intervention] La crise de la COVID19 nous a mis face à une déferlante ininterrompue d’informations. Les réseaux sociaux par le biais de relais humains ou des algorithmes ont joué un rôle d’amplificateur dans sa diffusion, ajoutant d’autant à la confusion. Il est devenu dès lors difficile de distinguer l’information de qualité, celle-ci étant souvent noyée sous les flots de contre-vérités, fausses informations, mésinformations, commentaires, et autres formes de contenus produits et partagés par tout un chacun.
L’analyse des faits s’est fait balayer par la déferlante des opinions et des fausses informations. L’émotion a pris le pas sur le factuel. Comme si toute la connaissance acquise, spécifiquement dans les domaines de la science, au fil des siècles, pouvait être balayée d’un simple clic. Comme si la seule vérité qui puisse exister aux yeux de certains est celle qui se forge dans la subjectivité de leurs croyances idéologiques.
Pour le citoyen, il n’est pas simple de faire la part des choses dans ce brouhaha informationnel. Que ça soit entre les médias classiques et les médias autoproclamés. Ou encore certains journalistes qui partagent leur opinion sur les réseaux sociaux, tout en la contredisant parfois dans les contenus des articles qu’ils rédigent sous leur casquette professionnelle. Ou encore ces quelques médecins, scientifiques, et autres « experts » pétris de certitudes, qui viennent nous dire ô combien leurs milliers de confrères sont incompétents à trouver cette « vérité » qu’ils ont pourtant découverte entre deux plateaux télé.
La situation infodémique qui résulte de ces différents éléments a créé un rapport de force asymétrique entre ceux qui diffusent ou relaient de fausses informations et ceux qui ont pour objectif de fournir une information fiable. La somme d’efforts nécessaire, autant à lutter contre la désinformation que celle à produire des informations suffisamment vulgarisées, sourcées et vérifiables, est devenue colossale et extrêmement chronophage, alors que mésinformer ou désinformer ne demande que très peu de temps et d’efforts.
Cette lutte contre la désinformation implique une présence et un engagement fort sur les réseaux sociaux et la mise en place de relais (humain) à même de contribuer à consolider ce front informationnel. Dès lors, quelle stratégie adopter et quels outils utiliser pour pouvoir mitiger l’impact de la mésinformation ou de la désinformation ?
Stéphane Koch
Liens utiles:
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https://infodemiology.jmir.org/2021/1/e30979 - Fausses nouvelles, la machine à fric
https://www.tv5monde.com/emissions/episode/objectif-monde-lhebdo-fausses-nouvelles-la-machine-a-fric - COMETS ( Avis): « Quelles nouvelles responsabilités pour les chercheurs à l’heure des débats sur la post-vérité:
https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2019/10/AVIS-2018-37.pdf - Contre les fake news, occuper l’espace !
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https://anr.fr/fr/actualites-de-lanr/details/news/fausses-informations-en-ligne-pratiques-acteurs-cles-et-limites-de-la-verification-a-letude-dans/ - SciCheck Video: How Viral Deceptions Spread
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