Stéphane Koch, Digital Literacy Coach

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Réseaux sociaux et santé mentale : caisse de résonance de nos injonctions sociétales, pas leur cause

Posted by stephanekoch on 8 octobre 2025
Stephane K
Stephane K
Réseaux sociaux et santé mentale : caisse de résonance de nos injonctions sociétales, pas leur cause
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Télécharger le fichier | Jouer dans une nouvelle fenêtre | Durée: 26:27 | Enregistré le 2 octobre 2025

Ce podcast audio a été généré avec NoteBookLM de Google, en se basant sur les slides de la conférence ainsi que son enregistrement audio par Plaud.

Thème central « L’image de soi à l’ère du numérique : un enjeu central pour la promotion de la santé ». Le thème de mon intervention était: « Réseaux sociaux et santé mentale : caisse de résonance de nos injonctions sociétales, pas leur cause », avec pour élément central : les plateformes numériques ne créent pas nos fragilités ex nihilo, elles les amplifient. Les comparaisons sociales, les injonctions de performance, les précarités et les violences symboliques existent d’abord hors ligne. Se focaliser uniquement sur le numérique revient à traiter le thermomètre plutôt que la fièvre.

Accès à la présentation https://sspfr.stephanekoch.training

Résumé des points principaux abordés

La remise en question du consensus scientifique apparent
J’ai commencé par déconstruire les idées reçues véhiculées par des ouvrages à succès comme « Génération anxieuse » de Jonathan Haidt. Malgré ses millions d’exemplaires vendus, ce livre ne constitue pas une référence scientifique fiable. Les sources citées sont contestées par les experts du domaine, et l’ouvrage s’appuie davantage sur des intuitions et du bon sens partagé que sur une analyse rigoureuse. Plusieurs méta-analyses menées dans des dizaines de pays ne trouvent pas de preuves probantes de changements radicaux liés à l’utilisation des technologies numériques sur le bien-être des jeunes.

Le problème méthodologique des études
Un défi majeur de la recherche actuelle réside dans la confusion entre corrélation et causalité. La plupart des données disponibles sont corrélatives, ce qui ne permet pas d’établir un lien de cause à effet. De plus, les études fondées sur l’auto-déclaration sont particulièrement fragiles car elles sont soumises à de nombreuses influences, y compris l’effet nocebo créé par les médias eux-mêmes lorsqu’ils répètent que les réseaux sociaux causent des problèmes.

L’absence de consensus sur la notion d’addiction
Le terme « addiction aux réseaux sociaux » ou « addiction aux smartphones » n’est pas scientifiquement reconnu. Il n’existe pas de définition claire de cette forme de dépendance, ce qui rend impossible l’estimation fiable du nombre de personnes touchées. Les spécialistes préfèrent parler de « distraction » plutôt que d’addiction, une distraction qui n’est d’ailleurs pas propre aux réseaux sociaux mais qui caractérise également les médias traditionnels, les chaînes d’information en continu et d’autres acteurs utilisant les mêmes mécanismes de captation de l’attention.

Les véritables sources de stress des jeunes
L’étude Pro Juventud révèle que seulement quinze pour cent des jeunes sont stressés par les réseaux sociaux. Les principales sources d’anxiété concernent l’avenir, l’emploi, la formation, l’argent, les conflits dans le monde et l’écologie. Il est donc réducteur d’attribuer tous les problèmes de santé mentale des jeunes aux plateformes numériques, au risque d’invisibiliser des problématiques sociétales plus larges et plus profondes.

La construction progressive du bien-être
Le bien-être et la santé mentale se construisent depuis la naissance, à travers les relations familiales, les épreuves traversées, les traumatismes accumulés ou traités. L’étude de Harvard menée depuis mille neuf cent trente-huit confirme que les relations humaines sont l’un des déterminants majeurs du bien-être. Les réseaux sociaux et les interactions en ligne ne représentent qu’une facette du développement de la santé mentale, et peuvent l’affecter aussi bien positivement que négativement.

Le numérique comme refuge et espace de développement
J’ai partagé plusieurs témoignages illustrant comment les environnements numériques peuvent servir d’espaces de construction sociale positive pour des personnes en difficulté dans leur environnement physique immédiat. Une enseignante a trouvé ses premiers vrais amis à travers un jeu vidéo multijoueur, relations qui ont perduré vingt ans plus tard. Un enfant ayant perdu sa mère trouvait refuge dans les jeux vidéo face à un deuil difficile à gérer. Ces exemples montrent qu’il est crucial de comprendre ce que les jeunes font en ligne et pourquoi ils y sont, plutôt que de simplement quantifier leur temps d’écran.

Les limites de l’interdiction comme solution
Le rapport de l’OCDE deux mille vingt-cinq souligne que l’interdiction pure et simple des appareils numériques n’est pas une solution idéale, car les enfants ont besoin d’acquérir des compétences pour naviguer dans ces environnements. L’accès aux services numériques est intégré à la vie des enfants dès un âge précoce, ce qui rend difficile d’inverser la tendance et amène à douter de l’efficacité de l’interdit. De plus, ces plateformes offrent aussi des moyens d’obtenir de l’aide de manière discrète, comme avec la plateforme Ciao qui permet aux jeunes de poser des questions et de recevoir des réponses qualifiées rapidement.

Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé
Contrairement à ce que prétendent certains politiques, l’OMS ne préconise pas l’interdiction des réseaux sociaux. Elle propose plutôt d’accorder la priorité au bien-être numérique à travers cinq axes : investir dans un environnement social favorable intégrant la littératie numérique, améliorer les services de santé mentale, promouvoir un dialogue ouvert, former les éducateurs et prestataires de soins, et renforcer la responsabilité des plateformes. J’ai souligné que la Suisse aurait pu négocier l’accès au Digital Services Act européen, qui impose une transparence sur le fonctionnement des algorithmes et oblige les plateformes à traiter les signalements plus rapidement.

L’importance de l’éducation à la citoyenneté numérique

La citoyenneté numérique implique non seulement une connaissance technique des usages et des paramètres de sécurité, mais aussi une intégration culturelle du fonctionnement des échanges en ligne. Il s’agit de comprendre que le respect, la dignité humaine et le respect de l’autre s’appliquent dans l’espace numérique comme dans l’espace physique. Cette responsabilisation doit se faire dès le jeune âge pour faire prendre conscience de cette réalité. Contrairement aux idées reçues, les jeunes n’ont pas d’ADN du numérique : seulement dix pour cent utilisent un gestionnaire de mots de passe et vingt pour cent activent la double authentification.

Le pouvoir des mots et la violence psychologique
La recherche montre que le harcèlement verbal active des zones cérébrales identiques à celles de la douleur physique. Les mots blessent et laissent des traces invisibles. Or, il existe une éducation structurée à la vie affective et sexuelle, mais pas d’éducation équivalente à la compréhension des mécanismes de violence, qu’elle soit subie, observée ou produite. Beaucoup de jeunes ne sont pas conscients que liker un commentaire négatif renforce la souffrance de la personne visée. Il y a un besoin d’apprentissage pour développer cette conscience et réduire les interactions négatives en ligne.

Les racines sociétales des problèmes attribués au numérique
L’apparence, le paraître, la pression esthétique n’ont pas été créés par les réseaux sociaux. Ces dynamiques sont intimement liées au fonctionnement de nos sociétés depuis longtemps. Le maquillage précoce des pré-adolescentes trouve sa source chez Sephora et dans les pratiques parentales, pas sur TikTok. La « dark romance » est accessible en librairie sans contrôle d’âge, tout comme de nombreux contenus sur Netflix sont visionnés par des jeunes en dessous de l’âge recommandé. Les filtres ne sont que le maquillage numérique, équivalent du maquillage physique qui existe depuis longtemps. Le problème n’est pas l’outil mais la manière dont on le comprend, dont on l’utilise, et ce qu’il révèle d’une éventuelle fragilité dans la confiance en soi.

L’intelligence artificielle : le nouveau défi
Un enjeu émergent concerne l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle par les jeunes pour parler de leur santé mentale. L’IA est appréciée car elle ne porte pas de jugement et est disponible en permanence, contrairement aux psychologues humains difficiles à obtenir et limités à une heure par semaine. Cependant, l’IA présente un effet Barnum et crée une illusion d’empathie alors qu’elle ne fait que simuler des capacités cognitives. Le risque principal est que les jeunes ne comprennent pas les limites de l’outil et ne sachent pas identifier le moment où ils doivent faire appel à un spécialiste humain. Cette situation révèle un problème systémique : le manque d’accès rapide aux services de santé mentale.

Le message central : une approche systémique plutôt que technophobe
Ma conclusion est sans équivoque : si on prend le problème uniquement par le prisme des réseaux sociaux, on ne règle rien. Les plateformes numériques sont un continuum de notre société, pas une réalité parallèle. Les traiter comme tels, avec toute la complexité que cela implique, est la seule voie pour véritablement protéger et accompagner la jeunesse. L’urgence n’est pas dans l’interdiction mais dans l’éducation : éducation à la citoyenneté numérique, éducation à la distance critique, éducation au pouvoir des mots, éducation aux mécanismes de manipulation, et surtout éducation des adultes eux-mêmes qui doivent comprendre ces environnements pour pouvoir accompagner les jeunes. Ne pas rendre les réseaux sociaux responsables de tous les problèmes qu’on ne veut pas, ne sait pas ou n’a pas encore géré dans l’espace sociétal physique.

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